La musique Techno

Techno Music, quand la musique électronique nait dans les clubs de la ville de Detroit.

Electronic Music Blog - Techno Music

La techno music est un genre de musique électronique ayant émergé aux États-Unis au milieu des années 1980.
Le plus souvent composée en home studio et réinterprétée par des DJ lors de pratiques festives, la musique techno est avant tout une musique de danse, par essence répétitive. Sa gestation se fait en parallèle de l'apparition de la house music  à Chicago, mais la musique tech s'inspire plus volontiers encore de l'électro et de la new wave, ainsi que de la soul, du funk et des thèmes musicaux futuristes qui prévalaient dans la culture populaire, notamment de l'Amérique industrielle de la fin de la guerre froide.
Au cours des années 1990, la techno music se développe en véritable culture musicale grâce à l'accueil que réservent l'Angleterre et surtout l'Allemagne aux artistes de Détroit.
Techno Music - Musique électronique

La techno est une musique instrumentale généralement répétitive, souvent produite pour des mixsets. La presse spécialisée et les connaisseurs de musique techno utilisent différemment ce terme parfois pour décrire les musiques tech house et trance. La « techno » est souvent confondue avec les autres termes généralistes de musique électronique et dance.

Le passé musical de la ville de Détroit est particulièrement riche, notamment symbolisé par le label Motown qui fit d'elle, entre 1959 et 1971, l'épicentre de la soul et du funk aux États-Unis. Si les pionniers de la musique techno revendiquent cet héritage, ils précisent néanmoins que certains groupes européens ont joué un rôle capital, au premier rang desquels se trouve sans aucun doute le groupe allemand Kraftwerk. Il est aussi utile de rappeler l'apport essentiel de l'ingénieur américain Robert Moog et également de sa condisciple Wendy Carlos à travers, entre autres, les expérimentations sonores qu'ils proposent dès 1968 avec l'album Switched-On Bach.

En France, un musicien comme Richard Pinhas propose, dès 1974, des « variations » électroniques d'une troublante modernité. Mais formé en 1970, le groupe allemand Kraftwerk est cité à juste titre comme l'influence déterminante des artistes ayant donné naissance à la techno en tant que telle. Si l'ensemble de la discographie de Kraftwerk connait un succès mondial, deux disques symbolisent plus particulièrement toute l'importance du groupe dans la genèse de la techno music. Tout d'abord Autobahn, issu de l'album éponyme paru en novembre 1974, qui tout au long de ses 22 minutes expose déjà la plupart des éléments musicaux présents dans la future techno music.

Techno Music - La musique Techno

À l'écoute de The Electrifying Mojo, Atkins, May et Saunderson, trois amis surnommés « The Belleville Three » du nom de l'école secondaire où ils se sont rencontrés, sont ainsi exposés non seulement à Kraftwerk, mais aussi à Giorgio Moroder, Tangerine Dream, Yello et bien d'autres artistes de cette grande avant-garde européenne, sans oublier des artistes américains tels Prince, Sylvester (et son mixeur Patrick Cowley), The B-52's ou George Clinton, ainsi qu'à l'ensemble du catalogue de la Motown.

Atkins, May et Saunderson citent tous trois l'émission Midnight Funk Association comme le déclic les ayant conduit à produire cette nouvelle musique bientôt appelée techno et Atkins ajoute avoir entendu en Kraftwerk l'expression musicale concrète de l'ère électronique naissante. Au regard de l'histoire, c'est en formant le duo Cybotron qu'Atkins synthétise l'ensemble des influences reçues de The Electrifying Mojo et crée une musique qui, si elle est encore proche de celle de Kraftwerk, prend cependant ses distances notamment par l'abandon définitif de la structure chanson (introduction/couplets/refrain…).

La musique Techno - Musique électronique

La techno naît symboliquement en 1985 avec la création par Juan Atkins du label indépendant Metroplex, suivi des labels Transmat (mai 1986) et KMS (1987, Saunderson). Si la musique d'Atkins est toujours restée très cérébrale, May et Saunderson donnent à la music electronic son caractère explicitement dansant et festif. Jouée lors d'émissions de radio quotidiennes ou lors de fêtes plus confidentielles dans des clubs d'écoles secondaires de Détroit, la techno devient une musique de rassemblement et de fête mais son succès, qui reste longtemps confiné à sa ville d'origine, ne la dénature pas encore.

Quelques clubs plus formels font leur apparition, notamment le Music Institute dans le centre-ville de Détroit, fondé entre autres par May. Même s'il n'a pas été d'une grande longévité, ce club a connu une renommée internationale grâce aux prestations de ses DJ mixant des nuits durant et à son bar ne servant que des jus de fruits et des smart-drink (boissons sans alcool). C'est au Music Institute qu'un Richie Hawtin, par exemple, fait ses premières armes.

Musique electro

Les producteurs de musique utilisent le terme « techno » de manière généralisée à partir de 1984, avec le morceau Techno City de Cybotron Des références sporadiques à une « techno-pop » bien mal définie ne peuvent être trouvées dans la presse musicale vers le milieu des années 1980. Mais ce n'est qu'avec la sortie de la compilation Techno The New Dance Sound of Detroit sur le label Virgin en 1988 que le mot commence à avoir le sens officiel actuellement connu. Cependant, le crédit du terme « techno music » peut être alloué à un DJ et propriétaire de magasin de disques allemand, Talla 2XLC , qui l'utilisait déjà dans son magasin en 1982 pour désigner un genre musical.

Son groupe musical, le Moskwa TV, faisait d'ailleurs partie des groupes présentés par l'émission Midnight Funk Association. Rétroactivement, des œuvres telles que le morceau ShareVari de A Number of Names (1981), les premières œuvres de Cybotron (1981), le morceau I Feel Love de Donna Summer produit par Giorgio Moroder (1977) et les morceaux dansants du répertoire de Kraftwerk (entre 1977 et 1983), sont qualifiés de techno, puis d'électro en ce qui concerne A Number of Names et Cybotron. Ces morceaux disco électro partageaient avec la musique techno une utilisation intrinsèque de rythmiques électroniques et leur popularité sur les pistes de danse.

Techno Music - Musique Techno

Dans les années qui suivent la sortie de la compilation Techno music The New Dance Sound of Detroit, cette musique est décrite par la presse musicale dance comme le pendant house de Détroit, au son plus high-tech et plus mécanique. Car, si leurs contextes d'émergence sont distincts et autonomes, la musique techno s'appuyait cependant sur les mêmes structures que la musique house émanant à la même époque de Chicago, bien que celle-ci ait été plus proche de la soul, plus sobre et d'un style plus directement issu du disco.

De plus, le succès de la house music hors de sa ville d'apparition fut bien plus précoce et considérable, ce qui explique que cet amalgame se soit fait au détriment de la techno. Les producteurs de musique de l'époque, en particulier Derrick May et Kevin Saunderson, avouent avoir été fascinés par la scène de Chicago et avoir été influencés par la house en particulier.

Culture Techno

L'engagement de l'Allemagne avec la musique underground américaine s'est faite en même temps qu'au Royaume-Uni durant les années 1980. En 1987, une fête allemande inspiré par le son de Chicago s'établit. L'année suivante (1988), l'acid house se popularise massivement auprès des Allemands. En 1989, les DJs allemands Westbam et Dr. Motte fondent Ufo Club, une fête illégale, cofondée avec Love Parade. Après la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989, des soirées techno underground poussent comme des champignons à l'Est de Berlin, ainsi qu'une scène rave comparable à celle du Royaume-Uni. Paul van Dyk remarque l'impact important de la techno qui établit les connexions sociales entre l'Allemagne de l'Ouest de l'Est.

En 1991, de nombreuses soirées se popularisent, dont Ufo Club, et la scène techno berlinoise se centre elle-même à trois endroits différents : Planet (plus tard renommé E-Werk par Paul van Dyk), Der Bunker (haut lieu de la scène gabber berlinoise), et Tresor. À cette époque des DJs augmentent l'intensité et la vélocité du son techno, pour devenir plus tard du hardcore. DJ Tanith commente en ce temps que « Berlin a toujours été hardcore », hippie hardcore, punk hardcore, et maintenant un son house hardcore. Ce son émergeant serait influencé par le gabber néerlandais et le hardcore belge. D'autres influences sur le développement de ce style impliquent des groupes d'electronic body music (EBM) au début des années 1980 comme DAF, Front 242 et Nitzer Ebb.

Techno Music

L'évolution d'un morceau techn se fait principalement par l'ajout ou le retrait de pistes sonores, suivant un cycle de quatre (ou multiple de quatre) mesures. La techno se distingue par son abondance de percussions, de sons synthétiques et d'effets réalisés en studio, sur une rythmique régulière (4/4) variant généralement entre 120 et 140 battements par minute. Les instruments analogiques qu'utilisent les pionniers de la techno de Détroit incluent des boîtes à rythmes comme la Roland TR-808 et la TR-909.

Dans la techno de Détroit originelle, la plupart des compositions donnent une large place à la mélodie et à la ligne de basse, mais ce ne sont plus des éléments essentiels de la musique techno, comme c'est le cas pour d'autres musique de danse. Il est fréquent de rencontrer des morceaux techno les omettant entièrement. La musique techno est particulièrement adaptée au disc-jockeying, du fait qu'elle est principalement instrumentale et produite à des fins d'incorporation en continu dans une partie musicale comprenant différentes compositions entremêlées pendant de longs enchaînements synchronisés. Même si d'autres musiques de danse peuvent être décrites en ces termes, il reste que la musique techno a un son distinct qui fait qu'elle peut être très facilement reconnue par ses amateurs.

Techno Music

Le studio d'enregistrement et le home studio utilisés par les compositeurs de musique techno peuvent être composés d'un seul ordinateur ou de plusieurs claviers, synthétiseurs, échantillonneurs, processeurs d'effets et console de mixage, le tout étant interrelié. Si la plupart des musiciens techno utilisent une grande variété d'équipement et excellent à produire des sonorités et des rythmiques jamais entendues, ils semblent qu'ils restent assez souvent dans des frontières stylistiques établies par des contemporains, ce qui a pour conséquence l'apparition d'une foison de sous-genres . Il y a plusieurs manières de faire de la musique techno année 90, mais il est typique d'utiliser une technique de composition dérivée de l'instrumentation électronique, en particulier des séquenceurs.

Même si on peut dire que cette technique prend ses sources dans les éléments structurels occidentaux, on peut dire qu'elle se distingue des approches de composition traditionnelles, telles que l'appui du système de notation, du système tonal et de la mélodie ou la création d'accompagnements pour voix. Quelques-uns des morceaux techno les plus marquants peuvent se résumer en une utilisation ingénieuse de la boite à rythmes, en interaction avec différents types de réverbération et de filtres de fréquences, mélangés de telle sorte que l'on ne sait plus où le timbre de l'instrument se termine et où les différents effets commencent.

Techno live

A la place des techniques de composition traditionnelles, le musicien techno utilise le studio électronique comme un seul grand et très complexe instrument de musique : un orchestre de machines interconnectées, dont chacune peut produire à la fois des timbres familiers ou extra-terrestres. Initialement, chaque machine était utilisée pour produire les motifs sonores répétitifs et continus qu'elle produit par défaut, selon les capacités et les limites des premiers séquenceurs.

Au lieu de reproduire les arrangements que l'on peut réaliser avec des interprètes, le musicien techno music 2025 est libre de mettre en place des combinaisons sonores irréelles. Cependant, un grand nombre de musiciens s'acharnent à produire un équilibre réaliste/irréaliste des arrangements et des timbres, facilitant la danse et l'écoute, plutôt qu'une démonstration de tous les extrêmes rendus possible par ses machines.

La scène techno française vibre d'une énergie nouvelle, portée par des artistes féminines audacieuses et talentueuses. Parmi elles, Anetha et Irène Drésel se distinguent comme des figures de proue, chacune avec son style unique, contribuant à redéfinir le paysage de la musique electronique hexagonale.

Le nom d'Anetha résonne fort dans les clubs et festival techno du monde entier. Cette femme dj et productrice basée à Paris s'est imposée par sa techno puissante, sombre et hypnotique, souvent teintée d'influences rave des années 90. Ses sets sont des voyages intenses, marqués par une technique de mixage impeccable et une sélection de tracks pointue qui captive instantanément le public.

En tant que femme dj connue de la techno parisienne, Anetha est également la fondatrice du label Mama Told Ya, une plateforme pour des sonorités novatrices et une vision engagée de la musique électronique. Son influence dépasse les platines, inspirant une nouvelle génération de femme DJ techno en France à prendre leur place sur la scène.

Musique electro

À l'opposé, mais tout aussi captivante, Irène Drésel offre une approche plus mélancolique et hypnotique de la musique tech. Son univers, souvent paré de décors floraux sur scène, contraste avec la puissance de ses rythmes. Cette djette connue  est également une productrice talentueuse, composant des morceaux originaux qui mêlent des mélodies cristallines à des beats profonds et entraînants.

L'ascension d'Irène Drésel témoigne de la diversité de la scène techno féminine en France. Son succès dans des festivals majeurs et sa capacité à créer une atmosphère immersive unique font d'elle une artiste incontournable de la musique electronique française.

Anetha et Irène Drésel, parmi d'autres femmes DJettes techno françaises talentueuses, contribuent activement à un empowerment croissant dans le milieu de la musique électronique en France. Elles prouvent que la créativité et le talent n'ont pas de genre et enrichissent la scène techno avec leurs perspectives uniques.

Leur présence remarquée dans les techno music festivals et leur succès international soulignent l'importance de soutenir et de valoriser les productrices techno et les femmes dj connues pour une scène musicale plus équilibrée et innovante.

Techno Music

Commentaires

Margotlouise88 a dit…
C'était particulièrement intéressant d'en apprendre davantage sur les premiers pionniers de la techno de Détroit comme Juan Atkins, et comment leur son a ouvert une direction plus rythmique et électronique par rapport à des influences comme Kraftwerk.
Jean Lucas a dit…
Overall this information helped provide valuable context on the origins of hugely influential electronic music genres.
Elodieellis2 a dit…
J'ai également trouvé intrigante la progression de la musique trance, partant de ses racines dans l'acid house pour ensuite devenir un genre avec sa propre identité en Allemagne dans les années 90 sous la direction d'artistes tels que Sven Väth et Paul van Dyk.
Sylviechloe6 a dit…
I always enjoy expanding my knowledge in this area of music history. Are there any other early influential tracks or artists you could recommend learning about to further my appreciation and understanding?
Camille Thomas a dit…
Merci pour cet aperçu perspicace des origines et de l'évolution de la musique techno, trance et trance psychédélique. J’ai trouvé le contexte historique fourni autour du développement de chaque genre dans différentes régions vraiment fascinant.